« Le jardin donne une forme au temps, offrant sa prise tremblée à cette immense force dont je ne sais rien dire d’autre que : elle existe et traverse toute chose et tout être. Poussées, éclosions, déploiements, flétrissures, mûrissements, mais aussi pourritures, inclinaisons lumineuses, … le temps s’incarne en menus détails que la fréquentation quotidienne du jardin permet de relever
y miroitent des temps enchevêtrés : lente croissance appliquées des branches et des feuilles, très court instant d’une lumière posée sur une fleur, brève apparition d’un motif et tout ce temps accumulé pour le rendre en peinture, rêvasserie, quête, jeu de patience et de vivacité »
20 octobre 2021 : sous la pluie, entrée dans le jardin comme dans un vase, par une telle nuit lorsque Gallé dépose sur le verre soufflé la libellule.
Alain Roger, Ebauches d’un horizon & Dans le jardin soustrait à l’horizon, Inclinaison, 2015, coll. Cordes tissées 19
Magnifique! Merci. Voici en écho un extrait de « La petite lumière » d’Antonio Moresco. Ce n’est pas dans le jardin, mais dans le sous-bois que l’on entre ici : LECTURE p. 15, 16
(…) il y a tout ce sous-bois féroce et ces mille et mille formes végétales qui s’entrelacent et se combattent déjà sous la ligne de terre, dans les mille et mille radicelles et dans les mille autres formes pressées par leur turgescence chimique et encore sans forme, qui jaillissent de la terre comme des armées avec leurs corps nus encore dépourvus d’écorce, et qui s’inventent leurs premières machines à respirer et à échanger avec l’atmosphère et commencent à grimper en un furieux enchevêtrement muet de formes nées de graines portées par le vent ou par d’autres bombes qui pullulent dans le ventre pourri du monde, et qui entament leur lutte pour grimper vers le haut, vers la lumière. (éd. Verdier, p. 15-16)
Magnifique! Merci. Voici en écho un extrait de « La petite lumière » d’Antonio Moresco. Ce n’est pas dans le jardin, mais dans le sous-bois que l’on entre ici : LECTURE p. 15, 16
(…) il y a tout ce sous-bois féroce et ces mille et mille formes végétales qui s’entrelacent et se combattent déjà sous la ligne de terre, dans les mille et mille radicelles et dans les mille autres formes pressées par leur turgescence chimique et encore sans forme, qui jaillissent de la terre comme des armées avec leurs corps nus encore dépourvus d’écorce, et qui s’inventent leurs premières machines à respirer et à échanger avec l’atmosphère et commencent à grimper en un furieux enchevêtrement muet de formes nées de graines portées par le vent ou par d’autres bombes qui pullulent dans le ventre pourri du monde, et qui entament leur lutte pour grimper vers le haut, vers la lumière. (éd. Verdier, p. 15-16)
De fil en fil un paysage se dessine… merci Béatrice !