nouages

j’acques estager, aux effilées de leurs doigts


Je lis le texte de j’acques estager, aux effilées de leurs doigts, avec la joie d’éprouver en une forme écrite un souffle si inlassablement plié et déplié. Et qu’aimer de plus que ce souffle qui passe là ?

Que dévoile-t-il entre ses plis ?
Presque l’invisible. Une saison étrange où les mots se suspendent, blancs et ciselés, à la phrase défeuillée. Mots ouverts à tout ce qui s’égare. Un bredouillement. Une ombre. Un rythme. Une musique autrement vibrante de devenir si substantielle.

Il suffit d’écouter. De tendre le miroir à la bouche pour reconnaître qu’il s’embue et que l’être est vivant.
Il y a dans cette lecture une part de mimétisme auquel le corps est convié. C’est le début de l’aventure intérieure. Un corps à corps avec les mots. Ô combien emporté et insouciant comme l’esprit le devient quand le vent balaie les pensées. Si attentif aussi lorsque surgit, inattendue et peut-être illusoire, la manifestation d’une permanence.

La langue écrite au féminin m’effleure en cela plus subtilement encore. Je lis le recueil en reprenant les mots du poète, « je dirais alors que c’est moi ».






j’acques estager, aux effilées de leurs doigts, poésie, Rosa canina éditions, 2022
https://rosacaninaeditions.jimdofree.com/les-auteurs/jacques-estager/

1 réflexion sur “j’acques estager, aux effilées de leurs doigts”

  1. Merci, Anne-Marie Zucchelli, de votre page transmise par Dominicella & Teo m’est toute compréhension, et où cette « langue écrite au féminin » qui me… touche… ou effleure comme dans le… secret des mots et des personnes, j’acques

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