
Derniers articles – mars 2025
Si dans ce sommeil je parle
« Si dans ce sommeil je parle / c’est avec une voix qui n’est plus personnelle »
écrit Adrienne Rich, rêvant que la poésie soit « d’un langage commun », grâce auquel nous puissions tous nous parler.
Rêvant d’un poème
« transformé en autre chose
un flanc de granit nu, une tête relevée
éclairée par la rosée
S’il pouvait simplement te regarder en face
avec ses yeux nus, sans te laisser te détourner ».
Oui, fragiles et puissants poèmes !
Parfois, dans un mouvement aisé, les mots se ramifient. Clairs, tendres, voraces … ils portent des voix multiples qui nous tirent du sommeil de l’hiver …
… comme ce printemps havrais, son éveil lumineux délicatement maritime.
éclats du jour
Adrienne Rich, « Le rêve d’un langage commun »
« Si dans ce sommeil je parle
c’est avec une voix qui n’est plus personnelle
(je voudrais dire avec des voix)
Quand le vent nous a finalement arraché notre souffle
nous n’avions plus besoin de mots … »
Lire la suite d’Adrienne Rich
« les heures denses … »
« j’ai vu la sévère splendeur des rois assyriens et l’écriture barrant leurs corps de sa route sûre … »
promenade au Brooklyn Museum, Metropolitan Museum et la Morgan Library de New York
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Agnès Geoffray, « Les yeux fermés le monde est là »
« A la lumière du jour / Il ne reste rien », écrit Agnès Geoffray dans Cartouche #2, récit syncopé reproduisant pleine page des télégrammes. Peu d’indices. Aucune syllabe en trop. Les télégrammes ne sont que les amorces d’un récit énigmatique.
« Depuis longtemps des corps pendus, suspendus, des gestes arrêtés, des paroles figées hantent mon travail de photographie et d’écriture … »
Lire la suite d’Agnès Geoffray
Slamer avec Mathieu Amans et Fab Rebel
« Mon peuple a oublié son insurrection à la Révolution Française.
A l’heure où, sans qu’il ne réagisse, on lui brandit sans cesse l’étendard du sacro-saint principe de réalité pour relativiser la portée du creusement des inégalités.
Mon peuple a oublié sa révolte de la Commune de Paris … »
Lire la suite de Slamer avec Mathieu Amans et Fab Rebel
Lalla Essaydi, « Converging territories #9 », 2003
Depuis quelques années, je regarde le travail photographique de Lalla Essaydi, intriguée par ses compositions.
Des mots, à la jointure de l’image.
La mémoire d’une vie ou la projection de ses désirs.
Lire la suite de Lalla Essaydi
Nadine Bureau, « Le ciel coulisse », 2024
Parfois, d’une rencontre brève, demeurent quelques mots libres. A l’occasion de la « Criée des poètes », organisée au Havre par Lignes d’Horizons, j’ai rencontré Nadine Buraud.
« Un silence s’est glissé
entre la table et la pluie
la vie s’épaissit
on crie sous les ombres
on ne s’entend pas … »
Lire la suite de Nadine Bureau
éclats du jour – tous les articles
d’un art à l’autre
Eric Ardouin, « Long courrier » accompagné au piano par Damien Charron
Le 1er février 2025 au conservatoire Arthur Honegger du Havre, dans le cadre de « Poésir à Danton », Eric Ardouin présente son recueil, Long courrier (Ed. Lignes d’Horizons), accompagné au piano par Damien Charron.
Deux voix dialoguent. Ecoutons.
« Rien n’efface une ombre
qu’une ombre plus grande
J’en sais une immense
qui peuple mes jours
d’images volées
à mes souvenirs … »
Lire la suite d’Eric Ardouin et Damien Charron
d’un art à l’autre – tous les articles
poètes et lecteurs : entretiens
Milène Tournier – dans un élan inépuisable
J’ai rencontré Milène Tournier au Havre, à l’occasion de la deuxième édition de « Poésir à Danton ». La poésie n’est pas chose mentale, mais corps et présence. La lecture donnée par Milène au Conservatoire en a témoigné. Je la remercie d’avoir accepté de s’entretenir avec moi.
Lire la suite de Milène Tournier
poètes et lecteurs : entretiens – tous les articles
dialogues avec un livre
Zoé Besmond de Senneville, « Sourdre »
Zoé Besmond de Senneville était invitée à venir au Havre à l’occasion de la « Criée des poètes » organisée par Lignes d’Horizons du 14 au 16 mars 2025. Elle a présenté son travail à La Petite Librairie et tout particulièrement deux livres, Journal de mes oreilles et Sourdre et autres poèmes, dont elle a lu des extraits.
Son engagement créatif est multiple : écrire, lire, parler, jouer. Le corps entier accueille ce qui doit s’exprimer.
Il est aussi intense : intimement nourri, il va à l’essentiel.
« Couleur amande je croque mon cœur se brise c’est bon comme il fait ce bruit que J’ADORE
Il se craquèle d’un coup absolument craquant
Mon cœur
Morceau par morceau
Je caresse
Ma peau … »
Lire la suite de Zoé Besmond de Senneville
Jean-Marc Barrier, « 196 matins »
Qu’est-ce donc que cette histoire fugitive racontée par Jean-Marc Barrier dans son recueil 196 matins ? Une histoire qui nous happe. Une histoire flottante, presque sans poids. La beauté vulnérable des matins.
« ce matin le presque silence d’écrire les lettres
que l’on s’adresse à soi-même le relâchement
des muscles la pluie qui hésite vois mes doigts
suspendus au-dessus du rectangle je vais dans
l’indéchiffrable
ce matin l’ineffable »
Lire la suite de Jean-Marc Barrier
Henri Lefebvre, « Les unités perdues »
Lecture par Thierry Moutard de l’ouvrage d’Henri Lefebvre. Un ouvrage sans pareil où l’auteur énumère une liste d’œuvres perdues, oubliées, détruites, inachevés ou même restés à l’état de germe dans la pensée créatrice de l’artiste. Cela va bien au-delà d’un exercice de littérature conceptuelle, c’est un livre porteur à la fois d’émotions, d’une réflexion sobre, non seulement sur l’art mais sur l’aventure humaine.
« Assassin, espérance des femmes, opéra de vingt minutes,
composé en 1919 par Paul Hindemith . Le roman
Theodor de Robert Walser . Les lettres de Milena
Jesenska à Franz Kafka … »
Lire la suite d’Henri Lefebvre
dialogues avec un livre – tous les articles
mes publications
« Le présage des crues », Revue alsacienne de littérature, « Suites », n°141, 1er semestre 2024, p. 95-96
« c’est là
ce qui inquiète
mon coeur
elle venait pendre là
le linge lavé
entrée et ressortie
aménageant le jour
guettant dans le gué le présage des crues
tentant de l’endiguer
sans répit … »
« Sous les arbres de passage », Revue alsacienne de littérature, « Passages », n°141, 2ème semestre 2024, p. 27
« effraction brusque d’une ombre naviguant au souterrain d’odeurs noires, désaccordées, retenant l’air où les sens se ruent et la nuit ne manque pas
je palpe l’or à petits reniflements animaux … »