Nadine Buraud, Le ciel coulisse
Parfois, d’une rencontre brève, demeurent quelques mots libres.
A l’occasion de la « Criée des poètes », organisée au Havre par Lignes d’Horizons, j’ai rencontré Nadine Buraud sur le stand des éditions rouennaises, Le Carnet du dessert de lune. Nadine Buraud a consacré beaucoup de son temps au développement de la maison d’éditions. Elle écrit aussi.
Comme quelqu’un qui creuse en soi, à la recherche de ce qui échappe.
Pour avoir lu et entendu tant de mots prononcés par d’autres.
Reprendre souffle.
S’ébrouer un peu. « Pourquoi avoir tant attendu », écrit-elle dans le premier poème du recueil.
Je lis donc Le ciel coulisse, avec ce sentiment précieux d’une conscience qui cherche les mots pour mieux adhérer au monde.
« Un silence s’est glissé
entre la table et la pluie
la vie s’épaissit
on crie sous les ombres
on ne s’entend pas
un double de soi
circule à bas bruit
la peur résonne
alors tailler ses crayons
à l’endroit du silence
à l’envers du monde
se taire peut-être »
« Le ciel coulisse
comme au premier jour
dehors dedans
on ne sait plus
l’air est sucré
l’eau murmure
depuis l’enfance
on ne pèse pas
plus qu’un merle
toucher la terre
poser sa peine
faire le poids
s’envoler »
« Soleil blanc – vertical
paysage parallèle
coeur posé – bancal
quelques chants d’oiseaux
ce sont des noces
des noces jaunes
quand survient l’ange
une ombre à demeure
l’impression est vive
passante
le tableau incertain »

Merci beaucoup Anne-Marie pour votre attention à mon recueil Le ciel coulisse. Merci aussi pour votre travail, et à bientôt sous les nouages…. Nadine Buraud 🌷