nouages

Nicolas Poncey, Variations en pleine mer

Nicolas Poncey, Variations en pleine mer


Août 2025. Soirée d’été. Nous découvrons Cherbourg et nous promenons au hasard de la ville. A la vitrine d’une boutique, l’affiche d’une exposition nous sert de boussole et guide nos pas vers la galerie La Bouée où Nicolas Poncey présente ses Variations en pleine mer.
Dans un ancien hangar réhabilité, lumineux et haut de plafond, nous avons découvert le travail du peintre graveur, les mystérieux signes d’une langue inconnue tracée, incisée ou brodée sur des panneaux de bois, des plaques d’ardoise, sur toile ou sur papier.



De courts traits, des croisillons et des lignes comme
des herbes coupées au milieu des herbes hautes
ou des décors de calcaire courant le long des arcs doubleaux dans les églises romanes.
Mille ans tournés vers moi.
Et davantage encore depuis l’obscurité des grottes où les signes géométriques et ondoyants gravés ou peints froissent de ferveur les parois de pierre







« J’ai eu très vite envie d’une respiration, de quelque chose d’organique, d’une création à partir d’éléments primaires pour retrouver du sens et m’évader de la peinture traditionnelle. J’ai commencé à tracer sept traits dans un sens, puis dans l’autre. Ils composent au fil du temps un alphabet pictural s’aventurant à murmurer une histoire aux yeux du regardeur », écrit Nicolas Poncey

Nicolas Poncey, Traits peints sur le mur, de la série Quotidiens, Bouillons Kub, Orval-sur-Seine, mai 2024 © Nicolas Poncey



En premier lieu, les mains de l’artiste préparent la surface. Elles posent une couche de couleur, peut-être aquatique, peut-être ensoleillée ou verdoyante. Puis une seconde qui recouvre tout, sombre, terreuse, nocturne. L’artiste y trace des signes et, sous le feu de la pointe qui grave, découvre le coeur caché.


Sur la plaque de bois, murmure de dévotion.
Sinon il ne saurait que dire.
Peindre ou graver : chercher de la main, regarder vers le ciel, ramener d’autres images,
la lumière et ses ombres derrière des volets clos, les longues lignes de l’eau en rives infinies, le lierre vif cascadant sur le mur, les cailloux sur la grève, le plastron brodé d’un combattant d’un autre temps, les vestiges d’une civilisation disparue, vieux langage des contes et des histoires fabuleuses, traces infimes où tremblent nos mémoires.

Nicolas Poncey, Gerçures, craquelures, lignes minérales, peinture et gravure sur toile, 130×92 © Nicolas Poncey

Nicolas Poncey, Rythmes croisés
peinture et gravure sur toiles cousues, 73×54 © Nicolas Poncey

Nicolas Poncey, Trame de traits – peinture sur toile © Nicolas Poncey

Nicolas Poncey, Traits bleus et dorés.
Peinture et pyrogravure sur bois, 100×50 cm © Nicolas Poncey

Nicolas Poncey,« Traits sur ardoises »,
peinture sur ardoises clouées sur bois, 98×56 cm.
« Vieilles ardoises, cent ans pour le moins, sur lesquelles les traits tracent une histoire, inspirés par leur résistance et la beauté des marques du temps sur leur peau. » © Nicolas Poncey

Nicolas Poncey, Rouleaux de traits, de la série Compositions peinture sur fibre de verre, Bouillons Kub, Orval-sur-Sienne, hauteur : 5 mètres © Nicolas Poncey

Pour découvrir le travail de Nicolas Poncey :
https://zart.fr/nicolasponcey/book.php et https://www.instagram.com/nicolas_poncey/

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *