nouages

Angèle Bassolé-Ouédraogo, ” La poésie est l’expression du combat pour la liberté ” (Canada – Burkina Faso)


J’ai rencontré Angèle Bassolé-Ouédraogo lors de la deuxième édition du Salon du livre africain qui s’est tenu à la Mairie du 6e arrondissement de Paris, du 17 au 19 mars dernier. 
Angèle Bassolé-Ouédraogo vit à Ottawa où elle est poète, éditrice, enseignante et journaliste. Avec d’autres écrivaines, elle tenait le stand de Mosaïque interculturelle, association qui assure le rayonnement de la culture des communautés afro-descendantes francophones en Ontario, au Canada. 
J’ai d’abord découvert ses recueils de poésie et son ouvrage sur le féminisme où elle mène une étude comparative entre la situation au Canada et au Burkina Faso, son pays d’origine.
La conversation que nous avons eue m’a donné envie de la poursuivre et d’en apprendre davantage sur sa poésie, son parcours et ses engagements. Nous avons donc décidé de faire un entretien à distance, entre Ottawa et Paris. 
Dans la dédicace de son recueil Yennenga, Angèle Bassolé-Ouédraogo m’écrit « Une histoire de notre ancêtre ! Pour que sa témérité et sa détermination vous inspirent aussi ! ». Je suis sensible à cette adresse, cette façon discrète et généreuse de me tendre la main à travers la différence de nos cultures. Ces quelques mots sont le fil directeur de notre entretien. 
Propos recueillis par Anne-Marie Zucchelli, Ottawa-Paris, 1er avril 2023



Une poésie de combat

La poésie que je découvre en lisant Yennenga est pleine de ferveur et porteuse d’engagement humaniste. Le rythme bref, la répétition des mots, les injonctions soutiennent une langue poétique qui court, s’insurge, dénonce et invoque. Tant d’êtres différents se pressent dans ces textes, Yennenga et son fils Ouédraogo, Thomas Sankara et ses compagnons, Norbert Zongo et ses compagnons, Aimé Césaire…
Réels ou légendaires, ils permettent à la poéte de conjurer le courage, l’intégrité et la détermination. Ils éclairent le présent comme l’avenir. Angèle Bassolé-Ouédraogo fait de leurs luttes le thème de sa poésie. En prenant la plume, la poète entre également dans le combat.

Oui, pour moi l’écriture est une lutte.
L’art en Afrique n’est pas simplement ludique, mais il est aussi  fonctionnel. À travers lui, les artistes prennent part à des combats et revendiquent leur place. La poésie est le moyen par excellence de dire la révolte. Elle est l’expression du combat pour la liberté. 

C’est extrêmement important selon moi, car je suis sensible au manque d’espace accordé aux femmes ainsi qu’à toutes les confiscations des libertés. Je sais que les mots peuvent tuer en Afrique et je ne l’accepte pas. J’ai travaillé avec le journaliste d’investigation Norbert Zongo, qui a été assassiné en 1998 au Burkina Faso. Thomas Sankara a été assassiné en 1987. Leurs figures m’obsèdent. Leurs combats sont les miens. 
Prendre la plume est donc l’occasion d’en parler. Je ne veux pas écrire pour dire que je suis heureuse ou que la vie est belle. Je ne peux pas écrire pour écrire. Je ne fais pas de l’art pour l’art. Non ! 
J’écris pour dénoncer le sort des personnes qui vivent autour de moi. Cela m’importe et donne un sens à mon écriture. Ma poésie est une arme. Un vecteur de combat. Comme dit Aimé Césaire, « Ma bouche sera la bouche des malheurs qui n’ont point de bouche… » 

Je cherche l’engagement et revendique la dénonciation. J’ai le privilège d’avoir une plume et une audience, j’exerce aussi le métier de journalisme, je considère donc que c’est mon devoir car je suis issue d’une société où la devise des gens de culture est : ‘’Yik pinda n sig beogo’’ qui signifie ‘’Lève-toi tôt et invente le jour’’, ce qui laisse entendre que le jour sera ce que le poète ou le musicien en fera.







Les poètes africaines

Autrice d’une thèse sur « L’écriture poétique au féminin en Afrique noire francophone (1965-1993). Spécificités et originalités », Angèle Bassolé-Ouédraogo donne à entendre les voix des écrivaines qu’elle appelle « les grandes absentes » car l’histoire officielle les a oubliées. Elle-même inscrit son œuvre dans la lignée de ces femmes qui ont osé briser le tabou du silence imposé et défendre une écriture rebelle.

Les femmes sont venues à l’écriture comme elles prendraient les armes. Elles viennent du silence où on les a emmurées pendant des siècles. Tout au long de mon cursus scolaire, on ne m’a jamais donné à étudier une œuvre de femme. Même les critiques littéraires ne font pas attention à elles. Ils parlent un peu des romancières, mais jamais des poètes. Aucune n’apparaît dans les anthologies de poésie africaine. 
Pourtant les femmes écrivent autant que les hommes et parfois même avant eux. 

L’aventure de la poésie féminine africaine commence par les poètes du Sénégal éditées à Paris. Dans les années 1960, Annette M’Baye est la première femme à publier ses recueils, Poèmes africains (1965) et Kaddu (1966). Puis suivent ceux de la Congolaise Clémentine Faik Nzuji avec Murmures(1968), Kasala (1969), Le Temps des amants (1969), Lianes (1971). 
Ensuite, vient Kiné Kirama Fall, qui a écrit Chants de la rivière (1975) et Les Élans de grâce, préfacé par Léopold Sédar Senghor (1979). Kiné Kirama Fall inaugure la thématique de l’amour sensuel qui n’est pas présente ordinairement dans la littérature africaine. La Camerounaise Wèrèwèrè Liking s’illustre en 1977 avec son titre On ne raisonne pas le venin. Se succèdent ensuite Ndèye Coumba Mbengue Diakhaté et son recueil, Filles du soleil (1980), et Fatou  Ndiaye Sow avec Fleurs du Sahel (1990).

Le Sénégal a une longue histoire qui le lie à la France du fait de la colonisation et du départ des esclaves depuis l’île de Gorée. Les colons ont établi des ports dans ce pays côtier. Le Sénégal est aussi un carrefour, le point de ralliement des intellectuels de l’époque. En 1966 à Dakar, a eu lieu le Festival des arts nègres. Léopold Sédar Senghor y a développé une politique éducative qui a permis à des jeunes filles d’aller à une École normale. Annette M’Baye habitait à Rufisque, une des Quatre Communes dont les ressortissants étaient citoyens français, et a obtenu ainsi son diplôme de professeur des écoles.

” Que ne suis-je Diali
Maître de la Kora!
Que ne suis-je diseur
Gardien des mots magiques!

Les femmes se serrent les reins, et, de leurs lourds pilons,
Rythment la marche sûre du pays qui se lève.

Tama, Gorong, Dioudioung
Disent aux quatre vents
Que l’Afrique est debout
Et va vers la lumière. “

Annette M’Baye d’Erneville, “Indépendance”, Poèmes africains



A partir des années 1980, la poésie féminine se développe en Côte d’Ivoire avec Tanella Boni qui publie Labyrinthe (1984) et Véronique Tadjo, Latérite (1984). Toutes les deux sont autant poètes que romancières et elles consacrent une partie importante de leurs œuvres à la littérature pour la jeunesse.
Tanella Boni revient sur la scène poétique avec Grains de sable (1993). Son écriture revendique la place des femmes et s’insurge contre le silence qui leur est imposé :
Avec nos plumes marteaux-piqueurs avec nos mains sandales
de fête nous graverons sur la terre ferme nos mots de feu

Au Burkina Faso, je pense particulièrement à la poète Bernadette Sanou Dao et à son recueil Parturition (1988) qui envisage la venue à l’écriture comme une parturition faite de douleurs. Tout comme ses consœurs ivoiriennes Tanella Boni et Véronique Tadjo, elle écrit aussi pour la jeunesse.



Le féminisme

Angèle Bassolé-Ouédraogo a été également chercheuse à l’Université d’Ottawa à l’Institut d’études féministes et de genre. Dans Féminisme, vous avez dit féminisme ? Perception comparatiste du mouvement féministe en Afrique et au Canada (Malaika, 2021), elle définit le concept de féminisme à l’aune de l’histoire coloniale, des luttes pour l’indépendance dans lesquelles les femmes s’engagent aux côtés des hommes et de la part qu’elles prennent dans le développement de leurs pays.

Ce livre, Féminisme, vous avez dit féminisme ? Perception comparatiste du mouvement féministe en Afrique et au Canada, est un chapitre de ma thèse que j’ai voulu rendre accessible au grand public. Je suis aussi chroniqueuse et j’ai affûté ma plume d’essayiste sur les questions politiques, féministes et culturelles dans des revues de femmes comme Amina, publiée à Paris, mais aussi dans des journaux du Burkina Faso pour lesquels j’animais une chronique sur ces thèmes (‘’Visage d’Ange’’ dans L’Indépendant de Norbert Zongo et ‘’Page d’Ange’’ dans L’Événement).
Je repars à l’essence du féminisme, qui est selon moi la reconnaissance que les femmes, parce qu’elles sont femmes, n’ont pas leur place dans les sociétés. J’ai une approche comparative entre ce qui se passe en Afrique et au Canada où le féminisme a tendance à reculer parce que les jeunes filles pensent que tous leurs droits sont acquis. 
La mémoire du combat des femmes ne doit pas être oubliée. Il faut toujours se souvenir pour avancer. Je me sens un devoir de témoigner et de redonner ce que j’ai reçu.

La colonisation a déstructuré les sociétés africaines qui étaient féministes dans leur essence. Au Burkina Faso par exemple, il y a des régions où les femmes ont un pouvoir tel qu’elles peuvent donner leur nom à leur enfant. Grâce au président Sankara, la journée du 8 mars est chômée et payée. Sankara a créé un espace pour les femmes en les nommant à des postes importants comme le ministère du budget. De façon symbolique, il a imposé aux hommes une journée où ils devaient aller faire le marché à la place des femmes. Sankara a donné une fierté indicible aux Burkinabés ainsi qu’aux ressortissants qui sont nés à l’extérieur. En tant qu’éditrice, j’ai tenu à lui rendre hommage en publiant une bande dessinée, Sankara (Malaïka, 2016, 2021), éditée en français et en anglais, dessinée par l’artiste français Viané



Invoquer ses racines

Les mots d’Angèle Bassolé-Ouédraogo portent haut et fort les souvenirs des pays d’Afrique qui habitent en elle, le Ghana, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire. En plus du français elle écrit également dans des langues de tradition orale, le mooré, langue du peuple Moaga, ou le jula (dioula), langue de commerce dans plusieurs pays ouest-africains et même central au Nord Cameroun. On ressent à la lecture combien ses langues se mettent en bouche et se savourent. Elles emportent, en passant de l’une à l’autre, une pensée en mouvement. 

Je porte le nom de Ouédraogo, fils de Yennenga, premier roi de l’empire Moaga, au nord du Ghana actuel. Je considère que je suis une descendante de sa lignée car ma mère est une Ouédraogo qui a épousé un Ouédraogo. Aujourd’hui, en plus de mon nom de femme mariée, je garde mon nom de jeune fille.
Je suis née en Côte d’Ivoire où le français, langue du colon, domine et où les langues locales sont reléguées en seconde position. Cependant nos parents ont pris soin de nous parler le mooré et nous ont raconté l’histoire de notre ascendance.

Je me souviens que les personnes qui venaient nous rendre visite nous saluaient avec les devises de notre famille, comme par exemple, « Weemba, ya roa/ pag  son roa`: Weemba, c’est un homme, / la femme vaut autant que l’homme ». Cette reine-guerrière s’habillait à l’époque en pantalon, ce qui n’était pas le vêtement normal des femmes. Ces devises sont des programmes politiques dont j’ai hérité et dont je fais mémoire. Elles nourrissent ma poésie.




Je considère Yennenga comme l’ancêtre de tous celles et ceux qui s’intéressent à cette Afrique-là. Elle est une figure tutélaire qui peut inspirer chacun. D’ailleurs, la trilogie que j’ai écrite sur son histoire et sur celle des autres reines guerrières africaines du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire, du Sénégal, du Bénin, du Burundi et du Congo reçoit une bonne audience au Canada. Le premier titre de cette trilogie,Sahéliennes, est actuellement épuisé après avoir été épuisé en un mois seulement lors de sa parution en 2006. 

Je les invoque comme nous le faisons dans la tradition orale. C’est une caractéristique de mon écriture bien qu’en réalité je n’ai jamais vraiment baigné dans cette oralité. Cependant mes parents nous en ont transmis l’héritage et la fierté. Je me souviens de mon père racontant les histoires et jouant des castagnettes. Lorsque j’écris, j’entends le rythme des tambours. Il me guide. D’ailleurs, en mooré, le mot pour dire poème, « Yiilé (singulier) » et « Yilla (pluriel) », est le même que pour dire chant ou musique. Yiilé/Yiila, signifie aussi cornes et comme les cornes de l’animal qui poussent, le chant, la musique et le rythme sortent de mes poèmes au fil de l’écriture et de de la déclamation de ces poèmes.
La poésie est tambours, chants et musiques. Je défends cette oralité. Je la porte. J’utilise les allitérations et les répétitions. 
J’ai d’abord écrit Yennenga en mooré, ma langue maternelle et paternelle. Quand je déclame en mooré, je sens chez les auditeurs une attention très vive. Cette langue impose le silence car elle vient de loin, du fond de mon histoire.



Forme et fonds se tiennent ensemble dans une même verticalité pour manifester une présence, de la même manière que les femmes d’Afrique se tiennent debout dans l’adversité.





Vivre en exil

Panafricaniste, militante féministe et femme engagée, Angèle Bassolé-Ouédraogo est installée à Ottawa. Sa poésie parle haut et fort des leçons apportées par les autres cultures. Elle découvre au Canada les peuples premiers. Devenue éditrice, elle aspire à l’action et à l’affirmation de celles et ceux qui n’ont pas le droit à la parole.

La culture canadienne n’est pas monolithique. J’ai découvert en vivant ici que les Autochtones ont une vision proche de celles des Africains et j’ai eu l’occasion d’en débattre avec une poète Innu, Joséphine Bacon. Je me sens en lien avec la communauté des Premières nations ainsi qu’avec les auteurs issus des autres nations, de ceux dont on dit à tort qu’ils font une « littérature migrante ». Je demande alors : « vers où migre-t-elle ? » 
Je suis aussi très bien intégrée et adoptée en Ontario où j’ai reçu la plus grande distinction littéraire de l’Ontario, le Trillium de Poésie, pour mon recueil Avec tes mots, écrit en 2004 en hommage à Norbert Zongo et à la liberté de la presse. Les Porteuses d’Afrique par exemple sont inscrites dans le curriculum Français des écoles de l’Ontario. Un extrait a été mis sur une plaque poétique dans une rue célèbre de Gatineau en 2021 et en 2022. Le département de Français de l’Université d’Ottawa l’a choisi comme œuvre marquante de la journée des Franco-ontariens. Mon œuvre poétique est étudiée dans les  programmes de littérature tant dans les universités que les collèges et les écoles en Ontario, au Québec, dans les Maritimes et fait l’objet de thèses doctorales et de maîtrise ici au Canada et aussi en Afrique.

L’Afrique m’habite toujours. Lorsqu’on me demande pourquoi peu de lieux canadiens apparaissent dans mes livres, je réponds que c’est parce que j’habite l’Afrique et que je la porte physiquement en moi. Un simple fait anecdotique : je n’ai jamais fait un rêve qui se déroulait au Canada depuis autant d’années que je vis ici au Canada.
J’ai été invitée à l’université Sainte Anne, en Acadie, dans les Maritimes, dont on dit que c’est le lieu où l’Atlantique finit. Or, je suis née là où débute l’Atlantique. J’ai fréquenté l’école Sainte Anne à Abidjan. L’Atlantique est donc à la fois un point de départ et d’arrivée. Je me suis retrouvée là comme dans mon enfance au bord de la mer et j’y ai écrit mon recueil, Traversées.
Comme Susan Sontag, je me sens aussi citoyenne du monde. Je revendique mes deux identités africaine et canadienne. Je ne renie pas mon Afrique. J’habite physiquement l’Ontario. Mon rêve est de faire le pont culturel entre les deux. C’est la raison de la création de la maison d’édition Malaïka, dont le nom veut dire « anges ». Les anges sont des ponts qui réunissent le ciel et la terre. Dans la collection qui s’intitule « Notre Afrique », je propose à des Canadiens qui ont vécu ou visité l’Afrique d’écrire « leur Afrique ».

Écrire en Afrique est paradoxal et compliqué. L’écriture est un acte solitaire qui nécessite de s’isoler. En Afrique, le temps joue parfois en notre défaveur, car nous sommes une société où nous vivons ensemble et où nous recevons toujours de la visite. Il faut s’imposer une discipline, se concentrer et s’isoler. C’est très dur, car s’isoler est mal perçu. Mais nous avons aussi des moments où nous nous retrouvons pour lire et partager. 

L’écriture porte l’espérance. Elle me permet de transmettre une flamme de vie. Même si l’avenir est sombre, je m’arme de courage et de patience et je conjure le passé fait de mauvais souvenirs pour un présent et un avenir meilleurs. 
C’est mon devoir de femme poète qui porte la vie.




4 réflexions sur “Angèle Bassolé-Ouédraogo, ” La poésie est l’expression du combat pour la liberté ” (Canada – Burkina Faso)”

  1. L'Autodidacte Littéraire

    “Ma conviction est que si la femme doit être libre un jour,ici ou de par le monde, c’est son travail qui l’a libérera et non sa beauté”.
    In : Adamou L KANTAGBA, Cœur de Femme, Ed, Éduc-Afrique 2014, p48-49.
    Et voici que, ma Maman vient de montrer à l’Autre moitié du ciel,que c’est possible …!

    1. Merci Kantagba, l’autodidcate littéraire qui à dos d’ane, à vélo, ou en charrette fait tant la promotion du livre au Burkina. Puisse ton engagement porter fruit.

  2. Magnifique éloge de cette belle et fière poésie africaine portée par les femmes aussi ! J’ai été fortement inspiré par madame Tanella Boni (ma peau est fenêtre d’avenir, grains de sable et Véronique Tadjo mais aussi tant d’autres femmes forte en chanson et à la présence inspirante. Je crois que les femmes aujourd’hui sont réellement porteuse de voix et qu’elles entrevoient un possible comme en témoignent de multiples voix de par le monde (l’Amérique latine) et c’est bien ! Merci pour cette petite histoires des voix féminines en Afrique de l’ouest et c’est hommage aussi à cette oralité qui porte le monde dans la voix , on croit entendre le silence qui accompagne les mots dit en langue ancestrale , ils résonnent ! Amitié Lambert

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *