Elkahna Talbi, Pomme Grenade (Québec)

« Pomme Grenade, c’est moi
moi qui tente de désobéir
de libérer ce corps
pour goûter à l’amour, sans me trahir »

Désobéir. Ne plus mentir. Se débarrasser des images.
Suspecter « l’exotisme / voyage de courte durée ».
Dénoncer : « tu veux / que je crie ton nom / sans jamais entendre le mien »
Eprouver.
Parler de ce qu’elle éprouve.
Se perdre. « Je suis / ton / fantasme / sans domicile fixe ».
Parler à vif. La bouche ouverte.

« Comment
quelque chose de si intime
à moi
mon sexe
comment
peut-il être si politique
je ne me possède pas
sans papiers. »

Sentir l’empêchement. Dire ce qui était muet. Effriter les frontières. Abattre les murs.
Recycler les images, «  femme / amour et / mélanine » et «  ton sexe / arme blanche »
Essuyer la blancheur qui recouvre tout.
Être sans faire image.

« J’ai souvent
fait l’erreur de suivre
mon chemin à l’œil
c’est dans le goût
que je loge. »

Goûter la bouche, la langue, le sang, la peau. Une odeur. Et goûter la joie de goûter. L’insolence charnelle. Entendre la peau vibrer. Sa grâce organique. Son trouble, « je tache / indéniablement / grenade. »
Devenir corps. Pas un pays, pas une religion.
Fabriquer sa propre lumière, des mots luisant comme deux verres qui s’entrechoquent.

« Surtout
ne prends pas peur
quand tu entendras
ma voix
je n’ai jamais appris
à parler au rythme d’un cœur
comme le tien. »

Note de lecture par Anne-Marie Zucchelli

http://memoiredencrier.com/pomme-grenade/ et une courte présentation par l’autrice : https://www.youtube.com/watch?v=vVKslW59xf4

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