« Dans mon âme industrielle », écrire avec Yann Dupont devant les paysages du Havre
Comment dire la ville, ses rues, ses passants, son atmosphère ?
Dans le clair paysage du Havre, le 23 mars dernier, Yann Dupont nous a conviés à une randonnée-atelier d’écriture à l’occasion de la « Criée des poètes » organisée par Lignes d’Horizons et La Petite Librairie. Nous avons grimpé sur les hauteurs du boulevard Félix Faure qui domine la ville et donne à la voir du port industriel jusqu’à la plage. Le jour avait cette gaîté rieuse de gris bleus contrastés de nuages. Nous nous sommes assis devant le paysage, le stylo à la main comme un crayon et un carnet à dessin.
Quelques textes de Yann ont été les fils conducteur de nos écrits. Ils étaient tirés des recueils inspirés par la ville et son port, parmi lesquels Brumes industrielles.
« Les nuages à même le sol », « la gouaille des galets », « le béton rose », « les goélands transatlantiques »… les mots sont posés sur des sensations tenaces. Des contradictions. Nulle certitude. Mais un chant pour aimer le gris des brumes, du bitume, de la plage de galets, les bruns, les rouilles et les « cendres bleues du petit matin ». Quelques couleurs pour tracer le portrait d’une ville, la splendeur et l’usure des lumières posées sur l’amertume d’un paysage industriel, l’espace où s’amassent ses rues et la délicatesse d’un horizon qui la libère.