nouages

“Non !”

C’est vers six heures, ça a toujours été. Vers six heures, c’est comme ça. Pas parler. Pas possible. Les vieux gestes agités, répétitifs, nerveux, le tic de la bouche contrôlé. C’est pareil à un incendie mal éteint, trop superficiellement étouffé. Ça couve.

« Ah ! je ne sais même plus. Je lui ai déjà tout dit, mais si ! C’est mon avis. Alors t’as pas le droit de me dire ça toi aussi parce que depuis des semaines j’y arrive plus ! Non mais des fois pourquoi tu me dis ça ? Vas-y, sérieux, c’est vrai ! Pourtant je lui ai dit, tu sais pas ce que tu veux, t’as raison d’accord, mais c’est pas méchant, je ne suis pas méchant, voilà, t’as raison comme d’habitude, écoute, c’est promis, je te promets, ça arrivera plus ! »

La tête dans les mains. – « Non ! » – La plainte se prolonge à l’intérieur comme on se racle la gorge. Le corps se balance, va-et-vient sur le « bip bip » du train, son parasite, étrange signal sous-marin dont le rythme s’accélère.

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