Anise Koltz, Galaxies intérieures
Anise Koltz, Galaxies intérieures Mes mains sont sans géométrie aucune mais le monde entier est inscrit dans mes paumes _ Qui sait qui je suis ? Mes empreintes digitales changent chaque jour _ Ma tête tourne autour de soleils inconnus Je m’éloigne de plus en plus de moi-même divisée en de nouvelles possibilités de lumière Soleil sans fin cloué dans le ciel je m’ouvre à ta distance La distance étant notre proximité Tu te lèves et te couches avec moi Chaque rayon désigne une soif qui me dépasse qui me fait exister Chaque poème que j’écris existe depuis toujours Voyageant avec la lumière je le capte Le faisant vibrer avec les herbes du champ Chaque jour le soleil se réincarne Officiant dans les champs il récite des litanies de sécheresse Après nous avoir marqués de ses tatouages Le soleil assoiffé boit nos ombres Pour lire l’œuvre d’Anise Koltz, on peut se référer à l’édition de « poèmes choisis » qu’elle a elle-même publiés dans la collection de poésie de Gallimard, sous le titre de Somnambule du jour en 2016. La préface que la poétesse écrit débute par : « Dès que j’écris une phrase, je suis désorientée et embarrassée, déjà, j’ai envie de la rejeter pour dire dans la suivante le contraire. C’est que j’ai toujours l’impression que l’essentiel m’échappe. La double face, le côté caché des choses. » Les derniers mots sont une invocation : « Notre langue est sacrée. Protégeons-la, veillons-la comme un feu qui ne doit jamais s’éteindre, car c’est lui qui doit éclairer la nuit du monde. » Anise Koltz, Galaxies intérieures, Arfuyen, 2013 https://editionsarfuyen.com/2018/12/14/galaxies-interieures/
Anise Koltz, Galaxies intérieures Lire la suite »